Depuis l’avènement de la psychologie moderne, la parole occupe une place centrale dans le processus de guérison. Sigmund Freud, père de la psychanalyse, était notamment convaincu que donner la parole aux patients permettait de révéler et de traiter des souffrances enfouies dans l’inconscient. Carl Rogers, autre figure marquante, a insisté sur l’importance d’une communication authentique dans le processus thérapeutique.
1. Les effets de la parole
La parole est une fenêtre ouverte sur l’âme. Elle permet d’exprimer des désirs, des peurs et des pensées inconscientes, souvent ignorés ou réprimés. L’expression verbale donne l’opportunité de faire des liens et de donner du sens à ce qui nous arrive, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de soi et de son environnement.
Cependant, la parole n’est pas toujours salvatrice. Dans certains cas, elle peut avoir un effet délétère, en particulier lorsque la personne reste bloquée sur sa souffrance. Ainsi, comme le soulignent certains psychanalystes tels que Jean Laplanche, le récit incessant d’une souffrance peut enfermer l’individu dans un cycle traumatique. En parlant constamment de ce qui le fait souffrir, l’individu peut revivre le traumatisme et ressentir de manière répétée les émotions associées, telles que la peur, la tristesse ou la colère. Dans ce contexte, parler devient un acte en soi traumatique.
2. Le silence guérit
Face à cette potentialité traumatisante de la parole, le silence émerge comme une alternative thérapeutique puissante. Ne pas parler, ce n’est pas forcément refouler ou ignorer sa douleur. C’est parfois laisser le corps et l’âme guérir par eux-mêmes. Après tout, ce n’est pas parce qu’on ne parle pas que l’inconscient ne travaille pas. Le processus de guérison peut se poursuivre en silence, à l’image d’une blessure physique qu’il est parfois préférable de ne pas toucher pour la laisser guérir.
La mémoire joue également un rôle essentiel dans ce processus. Elle cherche parfois à oublier, à reléguer au second plan des souvenirs douloureux, permettant ainsi à l’individu de progresser et de se reconstruire.
Le philosophe chinois Lao Tseu a écrit : « Le silence est une source de grande force. » Dans le contexte de la guérison, cette phrase prend tout son sens. Le silence offre un espace de réflexion, de méditation et de régénération, permettant à l’individu de trouver en lui-même les ressources nécessaires pour surmonter ses traumatismes.
En conclusion, si la parole reste un outil thérapeutique de premier ordre, le silence mérite également sa place dans le processus de guérison. Chaque individu, en fonction de son histoire et de sa souffrance, doit trouver l’équilibre entre ces deux approches pour progresser sur le chemin de la résilience.
Auteur : Dr Emeric Lebreton, cofondateur et dirigeant du groupe ORIENTACTION (26/10/2023)
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