Chaque être humain porte en lui certaines valeurs. Ses valeurs fondent sa vision de l’existence et donnent du sens à ses actions d’une manière cohérente. En agissant d’une manière conforme à ses valeurs, l’être humain vit en accord avec lui-même. Néanmoins, il arrive parfois, dans certaines circonstances, que l’être humain ait à accomplir certaines actions qu’il peut considérer comme étant contraires à ses valeurs.
Dès lors, comment doit-il agir ? Ce type de situations peut survenir dans la vie professionnelle quand la direction de l’entreprise nous demande de réaliser certaines actions ou quand, dans notre vie personnelle, nous nous sentons en devoir d’agir d’une certaine façon pour sortir d’un mauvais pas, comme mentir à un ami qui a été victime d’une infidélité par exemple, car on sait que cette information le détruira alors qu’on a choisi de suivre des valeurs de sincérité ou d’honnêteté.
Si vous rencontrez ce type de situations, interroger les grands philosophes peut vous aider à faire les bons choix. Voici quelques perspectives philosophiques sur cette question :
Emmanuel Kant
Kant, dans sa philosophie déontologique, soutient fermement que les actions doivent être jugées en fonction de leur conformité à un devoir ou à une règle morale, et non en fonction de leurs conséquences. Selon lui, renoncer à ses valeurs fondamentales pour atteindre un objectif est moralement inacceptable.
➡️ Pour Kant, c’est non. Ce qui compte, ce ne sont pas vos valeurs, mais des valeurs supérieures qui constituent un droit moral.
John Stuart Mill
Mill, philosophe utilitariste, soutient que les actions doivent être jugées en fonction de leur capacité à maximiser le bonheur global. Dans cette perspective, renoncer à certaines valeurs peut être justifié si cela entraîne une plus grande somme de bonheur ou de bien-être pour le plus grand nombre.
➡️ Pour Mill, c’est oui, à condition que ce renoncement se fasse au profit du bonheur général.
Friedrich Nietzsche
Nietzsche a une approche différente. Il critique souvent les valeurs morales traditionnelles et soutient l’idée qu’il faut créer ses propres valeurs. Pour Nietzsche, renoncer à certaines valeurs conventionnelles peut être perçu comme un acte d’affirmation de soi et de création de nouvelles voies de réalisation personnelle.
➡️ Pour Nietzsche, c’est oui, car vous pouvez créer et définir vos propres valeurs en fonction du chemin que vous souhaitez emprunter.
Aristote
Dans son approche de l’éthique de la vertu , Aristote soutient que le but de la vie est d’atteindre « l’eudaimonia », souvent traduit par « bonheur ». Pour Aristote, vivre une vie vertueuse est essentiel pour atteindre cet objectif. Ainsi, renoncer à ses valeurs, qui sont des aspects clés de la vertu, est contraire à la réalisation de « l’eudaimonia ».
➡️ Pour Aristote, c’est non, car en agissant d’une manière contraire à vos valeurs, vous ferez votre propre malheur en vivant dans la contradiction.
Jean-Paul Sartre
Sartre, philosophe existentialiste, met l’accent sur la liberté individuelle et la responsabilité personnelle. Selon lui, nous sommes libres de choisir nos propres valeurs et chemins dans la vie. Renoncer à ses valeurs, dans cette perspective, peut être considéré comme un acte de « mauvaise foi », une façon de se dérober à la responsabilité de ses propres choix.
➡️ Pour Sartre, c’est non, car vous choisissez vos valeurs. Choisir d’agir d’une manière contraire à ses valeurs est un acte incompréhensible.
En résumé, la réponse à cette question dépend fortement de la perspective philosophique adoptée. Alors que certains, comme Kant, considèrent que tout compromis sur les valeurs est inacceptable, d’autres, comme Mill ou Nietzsche, fournissent des arguments en faveur de la flexibilité des valeurs dans la poursuite de ses objectifs.
Références :
Kant, Emmanuel. Fondements de la métaphysique des mœurs. Traduit par Victor Delbos, Delagrave, 1905.
Mill, John Stuart. L’utilitarisme. Traduit par Louis Peisse, Ladrange, 1863.
Nietzsche, Friedrich. De la généalogie de la morale. Traduit par Henri Albert, Mercure de France, 1907.
Aristote. Éthique à Nicomaque. Traduit par Jules Tricot, Vrin, 1990.
Sartre, Jean-Paul. L’Être et le Néant. Gallimard, 1943.
Auteur : Dr Emeric Lebreton, cofondateur et dirigeant du groupe ORIENTACTION (18/12/2023)
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