L’empathie, cette capacité à ressentir et à comprendre les émotions d’autrui, joue un rôle crucial dans notre manière de percevoir le monde et d’interagir avec les autres. En explorant le conflit israélo-palestinien sous l’angle de l’empathie, on peut comprendre pourquoi tant d’entre nous sont tiraillés émotionnellement par ce conflit historiquement complexe.
Qu’est-ce que l’empathie ?
L’empathie désigne la capacité à « se mettre à la place de l’autre ». Elle implique à la fois une compréhension cognitive – c’est-à-dire comprendre les pensées et les sentiments d’une autre personne – et une composante émotionnelle, qui est de ressentir ce que l’autre ressent. L’empathie nous permet ainsi de nous connecter aux autres, d’offrir du soutien et de la compassion, et de naviguer dans les interactions sociales de manière bienveillante.
Conflit d’empathie et conflit israélo-palestinien
Le conflit israélo-palestinien a généré d’innombrables tragédies des deux côtés. D’une part, nous sommes témoins des Israéliens qui vivent dans la peur constante d’attentats et qui ont perdu des proches à cause de la violence. Les récents attentats d’une incroyable cruauté nous ont soumis à des images atroces et des émotions intenses. D’autre part, nous voyons des Palestiniens civils, dont beaucoup sont des enfants, victimes de répercussions militaires, de blocus et de privations, liés à la riposte.
En tant qu’êtres humains empathiques, nous ressentons donc généralement de la douleur pour toutes les victimes de ce conflit. Notre empathie n’est pas exclusive : elle peut s’étendre à plusieurs groupes à la fois. C’est pourquoi nous pouvons ressentir une profonde tristesse pour un enfant palestinien blessé et, en même temps, pour une famille israélienne qui perd un être cher à cause d’un attentat.
La paralysie émotionnelle du conflit d’empathie
Ce mélange d’empathie pour les deux camps peut entraîner une situation psychiquement complexe. Lorsque nous ressentons de l’empathie pour des groupes en conflit, nous pouvons nous sentir impuissants, confus et frustrés. Cette « paralysie émotionnelle » se manifeste souvent par une incapacité à agir, à prendre position ou même à traiter rationnellement les informations.
Nous pouvons aussi ressentir de la culpabilité pour éprouver de la sympathie pour l’une des parties, craignant que cela ne minimise la souffrance de l’autre. Cette paralysie est renforcée par les discours polarisés et la pression sociale pour « choisir un camp ».
Conclusion
Le conflit israélo-palestinien, vu sous l’angle de l’empathie, offre une perspective unique sur la complexité des émotions humaines face aux dilemmes moraux. Pour avancer, il est essentiel de reconnaître que l’empathie n’est pas un jeu à somme nulle. Ressentir de la compassion pour une victime ne diminue pas notre capacité à en ressentir pour une autre. En embrassant cette vérité, nous pourrions être mieux équipés pour approcher ce conflit – et d’autres comme lui – avec une ouverture d’esprit, une nuance et une humanité renouvelées. Aborder ce type de situation dans toute sa complexité émotionnelle peut nous amener à soutenir des décisions qui sont elles-mêmes complexes, à sortir des jugements tout faits et des idées préconçues. C’est donc un défi à notre sensibilité et à notre intelligence.
Auteur : Dr Emeric Lebreton, cofondateur et dirigeant du groupe ORIENTACTION (24/10/2023)
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