Il y avait, dans un lointain pays, un homme et sa famille qui vivaient paisiblement de la culture de la terre. Le nom de cet homme était Jacques. Durant la journée, Jacques cultivait la terre au milieu des belles prairies qui s’étendaient à perte de vue autour de sa maison. Chaque jour, il remerciait le grand fleuve qui bordait sa maison de lui apporter l’eau en abondance pour arroser les céréales, les légumes et les fruits qui poussaient dans ses champs. Jacques vivait ainsi heureux, avec sa femme, sa fille et ses deux fils.
Chaque année, à la fin de l’hiver, le fleuve entrait en crue. Il inondait une partie des champs situés sur ses berges. Les limons portés par l’eau du fleuve venaient enrichir la terre. Mais une année, l’inondation fut beaucoup plus forte que d’habitude. L’eau monta jusqu’à la maison de Jacques, qui était pourtant située sur le flanc d’une colline. Jacques amena ses bêtes tout en haut de la colline pour qu’elles y soient en sécurité. Lui se refusa à quitter sa maison qu’il avait mis tant d’années à construire.
Mais l’eau continuait de monter. Il pleuvait toujours plus chaque jour. Bien que l’eau ait envahi le rez-de-chaussée de la maison, Jacques se refusait à quitter sa maison. Puis, l’eau monta jusqu’au premier étage. Jacques se réfugia alors sur le toit de sa maison, d’où il contemplait ses champs noyés par les eaux, qui formaient maintenant l’équivalent d’un lac. Sa famille partie, Jacques resta seul avec le plus fort de ses fils sur le toit de la maison, attendant que les eaux du fleuve s’en aillent.
Un soir, après un violent orage qui avait encore fait monter les eaux du fleuve, un voisin vint le chercher avec sa barque juste avant que sa maison ne soit totalement engloutie. Jacques alla alors s’installer au sommet d’une colline où il avait gardé une petite grange. Il attendait toujours que l’eau redescende. Jacques se mit à essayer de construire des digues et à pomper l’eau. Mais il n’y avait rien à faire. Il semblait que le fleuve eût changé de nature. En réalité, en amont du fleuve, un barrage qu’on ne pouvait reconstruire avait cédé.
Tous ses amis lui conseillaient d’abandonner la culture et de faire autre chose. Mais Jacques refusait, car il savait qu’il fallait être courageux dans la vie. « Tu as fait tout ce que tu pouvais, tu as lutté avec courage. Maintenant les choses ne dépendent plus de toi, lui disaient-ils, tu dois maintenant accepter ce qui s’est passé. » Jacques, quand on lui disait cela, se mettait en colère. Il se repliait sur lui-même. Et quand il était seul, il pleurait d’avoir à jamais perdu cette belle maison et sa vie d’avant.
Finalement, au bout de quelques mois, Jacques se fit une raison. Il comprit qu’il ne servait à rien de regretter ce qu’on avait perdu. Au lieu de pleurer sur ce qu’il avait perdu, il se remit au travail pour valoriser ce qui lui restait. Avec le plus fort de ses fils, il entreprit de reconstruire une autre maison. De temps à autre, il lui arrivait encore de se mettre en colère et de pleurer, mais c’était de moins en moins souvent. Avec le temps, il finit par accepter sa situation et put se concentrer de nouveau sur son avenir.
- La colère qui le hantait l’abandonna ;
- La tristesse se dissipa ;
- La joie revint.
Il décida de partir pour faire un voyage, car cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas réellement reposé. En chemin, il rencontra d’autres hommes qui vivaient au bord du fleuve et qui avaient eux aussi perdu leur maison. Ces hommes-là avaient pris le parti de poser des nasses dans le fleuve devenu lac pour attraper des poissons. Il trouva cette idée extraordinaire et dès qu’il fut de retour chez lui, il partit avec le plus fort de ses fils poser des nasses. Et le lendemain, ils mangèrent de délicieux poissons.
La vie de Jacques devint celle d’un pêcheur. À la fin de sa vie, il était devenu un homme respecté et aimé. Il avait appris à beaucoup de gens à poser des nasses et à attraper des poissons. Nombreux étaient les habitants de son pays qui se sentaient redevables à son égard, car c’était lui qui leur avait appris comment se nourrir et sauver ainsi leur famille de la famine qui les menaçait. Le jour de son enterrement, on érigea une stèle sur laquelle on grava l’épitaphe suivante : ici gît Jacques le pêcheur.
Lorsqu’on a, à l’instar de Jacques, investi beaucoup de soi-même dans un projet, il est difficile d’y renoncer et de s’incliner devant une conjoncture défavorable. Homme courageux, Jacques a cru que sa détermination lui permettrait de redresser la situation. N’écoutant que son cœur, il a persévéré dans son idée. Mais cela n’a pas suffi. C’est tout l’enseignement de cette histoire : il faut parfois accepter la réalité et relativiser un échec pour pouvoir mieux rebondir ensuite. Les émotions négatives n’indiquent jamais la bonne marche à suivre. Nous devons donc en toutes circonstances nous efforcer d’agir avec discernement, d’autant plus quand la colère et la tristesse envahissent notre être… comme ce fut le cas pour Jacques. C’est ce qu’on appelle « faire son deuil ».
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